Paul Jorion n’est pas de ceux qui vous redonnent foi en l’avenir. Dans son dernier ouvrage Le dernier qui s’en va éteint la lumière, l’anthropologue estime qu’il ne reste que deux ou trois générations à l’humanité avant de disparaître. Pour Nom de Zeus, il explique pourquoi la fin est si proche. Entretien pré-apocalypse.
Paul Jorion est de ces personnages inclassables. Chercheur en sciences sociales, anthropologue (un temps élève de Claude Levi-Strauss) il a également enseigné à Cambridge dans les années 1980 une matière que l’on n’appelait pas encore intelligence artificielle, avant de travailler dix ans dans l’antre du diable : le milieu financier des subprimes au début des années 2000. Décrit tantôt comme un prophète de malheur, tantôt comme celui-qui-avait-annoncé-la-crise-mais-qu’on-n’a-pas-écouté, l’homme emprunte autant à Jacques Attali qu’à Frédéric Lordon ou Thomas Piketty. Dans son dernier ouvrage, il n’annonce pas moins que « l’extinction de l’espèce humaine d’ici deux ou trois générations. »